jeudi 3 juillet 2008

De la désinformation par les sondages

Acrimed

Traité de Lisbonne : en France, 100 % des sondés auraient voté «oui» ou «non»

Selon un sondage CSA, 56 % des Français auraient voté pour le Traité de Lisbonne si un référendum avait eu lieu en France, tandis que selon un sondage Ifop, le "non" l’aurait emporté à 53 %.

Ainsi donc, samedi 21 juin, les partisans du "oui" au Traité de Lisbonne devaient se rendre sur le site internet du Parisien pour y découvrir ce titre : "EXCLUSIF : Les Français diraient oui au traité de Lisbonne".

Le Parisien - 21 juin 2008

Au même moment, le site du Nouvel Obs titrait : "Les Français auraient rejeté le traité de Lisbonne".

Le Nouvel Obs - 21 juin 2008

Ce second sondage devant être publié le lendemain par Sud-Ouest sous le titre : "Vous aussi, Français, vous auriez voté non".

Sud-Ouest - 22 juin 2008

Conclusion d’Acrimed : le Traité de Lisbonne aurait été ratifié par le peuple français ! Euh... quoi que... en fait peut-être pas, faut voir, enfin ça dépend...


PS :

Soyons "scientifiques" à l’instar des sondologues, citons nos sources !

Sondage Ifop pour Sud-Ouest, réalisé par téléphone les 19 et 20 juin auprès d’un échantillon de 960 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Notice détaillée auprès de la commission nationale des sondages.

Sondage CSA pour Le Parisien/Aujourd’hui en France, réalisé par téléphone les 18 et 19 juin auprès d’un échantillon de 824 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Notice détaillée auprès de la commission nationale des sondages.


Le fond du problème n'est évidemment pas qu'il y aie des sondages, qui sont bien sûr approximatifs, mais que les médias les utilise pour affirmer à coups de gros titres tonitruants ce que pensent les Français.
Je rajouterais que rejeter un traité hypocrite et antisocial ne signifie pas être 'eurosceptique'. Nombre de Français hostiles à ce traité se sentent sans doute bien plus solidaires de tous les citoyens européens que les leaders qui poussent à adopter le traité.