jeudi 24 juillet 2008

Alain Badiou - Tout antisarkozyste est-il un chien?




Le Monde

Eh bien, finalement, je plaide coupable. J'utilise en effet sans remords les "métaphores zoologiques". Ce qui caractérise la politique, même si le capitalo-parlementarisme pousse sa domination jusqu'à vouloir nous le faire oublier, c'est qu'il y a des ennemis. Et pourquoi diable, si ce sont de vrais ennemis, me serait-il interdit de les injurier ? De les comparer à des vautours, à des chacals, à des butors, à des linottes sans tête, et même à des rats, à des vipères, lubriques ou pas, voire à des hyènes, dactylographes ou pas? On ne peut pas toujours comparer les gens à des aigles, comme on l'a fait pour Bossuet, ni même à des bœufs, comme ce fut le cas pour le président du conseil Joseph Laniel, ou encore à des renards, comme c'était courant s'agissant de Mitterrand.

Sarkozy devrait penser à BHL et Assouline lorsqu'il rétablira le ministère de l'information!