jeudi 19 juin 2008

Et le chantage européen continue




Jean-Claude Juncker


Mais demain, d’ici à 50 ans, si nous ne réussissons pas
à maintenir l’Europe qui nous permet de régler pacifiquement nos conflits, nous assisterons au retour des vieux démons. C’est écrit dans l’histoire, c’est inscrit dans le sol européen, c’est inscrit dans ses cimetières. Je sais que ce discours ne passe plus. Ce n’est pas une raison pour ne pas le
tenir.


Juncker et ses collègues devraient peut-être intérroger les citoyens eux-mêmes afin de savoir ce qu'ils pensent de ce traité et de ce référendum. Ils apprendraient sans doute qu'avant tout les citoyens s'insurgent contre l'aspect anti-démocratique du processus. Déja, en 2005, certains ont pu voter et d'autres non. De plus, nos dirigeants n'ont eu que faire de notre décision. Il semblerait d'ailleurs qu'il en soit de même aujourd'hui, puisque comme le rapporte le Guardian, Sarkozy et les siens commencent déja à mettre la pression sur l'Irlande pour que ses dirigeants organisent un nouveau vote. Le résultat ne convient pas? Peu importe, ils revoteront jusqu'à ce qu'ils votent comme on veut.

Aussi,
Mercredi déja, le Canard Enchainé rapportait ces mots de Jacques Delors:

Franchement, on n'a jamais donné autant à un pays de l'Union qu'à l'Irlande. Donc, si les Européens ont un peu de courage, qu'ils continuent sans l'Irlande. Sinon il n'y a plus d'Europe politique: l'Europe, ça devient "prends l'oseille et tire-toi".

Et Sarkozy, toujours dans le Canard:

Ces Irlandais sont vraiment des cons. Ils se sont
goinfrés sur le dos de l'Europe pendant des années, et maintenant ils nous
foutent le bordel.

C'est vrai que les Français, eux, ne se sont goinfrés pendant des siècles que sur le dos des colonies. Ce n'est pas pareil.

Ces leaders auto-proclamés de l'Europe apprendraient finalement, en écoutant le peuple, qu'auprès de celui-ci, le chantage à la guerre ou à l'éviction ne lave pas.

Fort heureusement, il y a d'autres obstacles à franchir pour nos chers despotes. Tout d'abord, un juge de la High Court (cour suprême) Britannique a
ordonné le premier ministre Brown d'attendre le résultat d'une instruction sur le caractère anti-démocratique de la ratification du traité. De plus, le gouvernement tchèque est contraint, comme s'en lamente Le Monde, d'attendre l'avis de la Cour constitutionnelle tchèque sur la ratification.