mardi 24 juin 2008

Confusions et distinctions


Pierre Stamboul
Extraits:

Nous vivons en pleine confusion. Juif, cela désigne des peuples qui ont une communauté de destin liée à la religion. Sioniste c’est une idéologie. Israélien, c’est une nationalité. Et israélite, c’est le nom (napoléonien) donné à la religion juive. À cause de ces confusions, le peuple palestinien paie depuis des décennies pour un crime qu’il n’a pas commis : l’antisémitisme et le génocide Nazi. À cause de ces confusions, l’Etat d’Israël bénéficie d’une impunité totale malgré des violations incessantes du droit international. À cause de ces confusions, toute critique de la politique israélienne est instantanément qualifiée d’antisémite. Si elle émane de citoyens juifs, ceux-ci sont aussitôt qualifiés de traîtres ayant la haine de soi. Enfin, à cause de ces confusions, une nouvelle forme d’antisémitisme (ré)apparaît qui attribue à tous les Juifs les crimes commis par l’Etat Israélien. Bien sûr, il n’est pas facile de distinguer juif, sioniste et israélien : l’Etat d’Israël se définit comme «juif». On parle de colonies juives, pas de colonies israéliennes. La distinction est pourtant indispensable.


(...)Peut-on associer le souci d’aider les Juifs et le soutien à Israël ? Pas nécessairement du tout. Balfour était antisémite. Beaucoup d’antisémites trouvent intéressante l’idée d’un Etat Juif qui les débarrasserait de leur minorité encombrante. C’est le cas de certains membres du Front National. Aujourd’hui, le courant «chrétien sioniste» qui représente des millions de personnes surtout aux Etats-Unis apporte une aide financière et politique énorme à Israël. Ils ont financé une partie de la colonisation (en particulier la construction de Maale Adoumim). Ce sont pourtant des antisémites !

(...)Peut-on considérer que, face à l’antisémitisme, le sionisme a apporté un «havre de paix» aux Juifs ? Pour les Juifs du monde arabe, sûrement pas, ils n’ont pas été persécutés avant l’apparition du sionisme. Pour les Juifs européens, la question a pu se poser. En tout cas, aujourd’hui, s’il y a bien un pays où les Juifs ne connaissent pas la sécurité, c’est … Israël et il en sera ainsi tant que le sionisme essaiera de détruire la Palestine.

(...)Peut-on associer le souci d’aider les Juifs et le soutien à Israël ? Pas nécessairement du tout. Balfour était antisémite. Beaucoup d’antisémites trouvent intéressante l’idée d’un Etat Juif qui les débarrasserait de leur minorité encombrante. C’est le cas de certains membres du Front National. Aujourd’hui, le courant «chrétien sioniste» qui représente des millions de personnes surtout aux Etats-Unis apporte une aide financière et politique énorme à Israël. Ils ont financé une partie de la colonisation (en particulier la construction de Maale Adoumim). Ce sont pourtant des antisémites !
Peut-on considérer que, face à l’antisémitisme, le sionisme a apporté un «havre de paix» aux Juifs ? Pour les Juifs du monde arabe, sûrement pas, ils n’ont pas été persécutés avant l’apparition du sionisme. Pour les Juifs européens, la question a pu se poser. En tout cas, aujourd’hui, s’il y a bien un pays où les Juifs ne connaissent pas la sécurité, c’est … Israël et il en sera ainsi tant que le sionisme essaiera de détruire la Palestine.

(...)De même, non seulement les principaux dirigeants des Pays Arabes se sont montrés bien peu solidaires des Palestiniens pendant la guerre de 48 ou celles qui ont suivi, mais leur complicité avec les sionistes dans l’émigration d’un million de Juifs du monde arabe a été un coup de poignard dans le dos de la cause palestinienne.

(...)Rappelons une anecdote : en 1948, Menachem Begin veut visiter les Etats-Unis. Les plus grands intellectuels Juifs américains avec en tête Hannah Arendt et Albert Einstein écrivent à Truman en lui disant que Begin est un terroriste et qu’il faut l’arrêter ou l’expulser. À l’époque, le judaïsme, c’est encore très majoritairement Arendt ou Einstein, ce n’est pas Begin. Les assassins Nazis s’en sont pris aux parias des shtetls (****) ou à des gens comme Arendt ou Einstein, insupportables parce qu’universalistes. L’antisémitisme n’a pas frappé les tankistes israéliens.