mercredi 2 décembre 2009

Tariq RAMADAN à propos de moutons, de l'Aïd al-kébir et de pauvreté



Tariq RAMADAN

Pendant la grande fête, il existe une sunna, un acte recommandé, qui consiste à sacrifier un mouton. C’est un acte recommandé que les habitudes nationales et familiales ont parfois transformé en obligation. Ce n’est pas le cas. C’est une recommandation. De plus, depuis bien longtemps des savants musulmans ont rappelé que l’on pouvait offrir l’équivalent du sacrifice en don d’argent ou de nourriture pour les pauvres. A l’heure où certains sacrifient leur mouton sans toujours pouvoir respecter les animaux - qui trop souvent sont maltraités et souffrent -, à l’heure du gaspillage de la viande... il est impératif de ne pas se perdre dans les pratiques traditionnelles et de revenir à l’essence du message de l’islam : se donner les moyens de respecter les animaux et de nourrir les pauvres. Il vaut mieux alors s’abstenir de sacrifier un mouton et d’envoyer une somme d’argent équivalente aux pauvres du monde.

Les musulmans sont invités à prier, à revenir à l’essentiel et surtout à ne pas trahir le message de l’islam par un littéralisme étroit et les traditions nationales qui transforment en obligation religieuse une recommandation. Les pauvres ont ce droit sur nous.