mercredi 2 décembre 2009

Libérté de religion : Deux cas

Nouvel Obs

Le Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Navi Pillay, a estimé mardi que l'interdiction de la Suisse d'ériger des minarets était discriminatoire et la mettait en infraction avec la loi internationale. Elle a condamné "l'exploitation de la peur de l'étranger" qui a porté ce vote, et son résultat qui "divise profondément".

OHCHR

La Rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction, Mme Asma Jahangir, regrette le résultat du vote sur l’initiative relative à l’interdiction de construire des minarets en Suisse. “J’ai de sérieuses inquiétudes quant aux conséquences négatives que le résultat du vote aura sur la liberté de religion ou de conviction des membres de la communauté musulmane en Suisse. En effet, une interdiction sur les minarets équivaut à une restriction disproportionnée sur la liberté de manifester sa religion et constitue une discrimination claire contre les membres de la communauté musulmane en Suisse”, a indiqué Mme Jahangir.


OHCHR

26. En 2006, la Rapporteuse spéciale s’est dite préoccupée, en particulier, par la loi no 2004-228 du 15 mars 2004 concernant le port de signes religieux ostensibles dans les écoles publiques. Elle a estimé que cette loi avait surtout touché certaines minorités religieuses, et notamment les personnes de culture musulmane91. Selon elle, l’application de ce texte s’était soldée, dans un certain nombre de cas, par des abus qui avaient provoqué des humiliations. La stigmatisation du voile avait été à l’origine de cas d’intolérance religieuse lorsque les femmes le portaient hors de l’école, à l’université ou sur le lieu de travail92.


LCI

La loi française interdisant à l'école le port de signes religieux, dont le foulard islamique, et la surpopulation des prisons ont été la cible de nombreuses critiques mercredi devant le Conseil des droits de l'Homme, qui procédait à l'examen périodique de la situation en France. Le Haut commissariat aux droits de l'Homme a rappelé dans son rapport devant le Conseil que le rapporteur spécial de l'ONU pour la liberté de religion avait critiqué la législation française en estimant qu'elle avait conduit "à la stigmatisation du foulard islamique et provoqué l'intolérance religieuse contre les femmes qui le portent en dehors de l'école, à l'université ou sur leur lieu de travail".