samedi 9 août 2008

Marina Petrella


Lettre ouverte de "Marie Claire" à Ingrid Bétancourt

Chère Ingrid. Nous étions avec vous le jour de votre enlèvement par les Farcs, le 23 février 2002, en la personne de notre photographe Alain Keler. Nous sommes avec vous aujourd’hui, à partager l’allégresse de votre liberté retrouvée. Au nom de nos trois millions de lectrices, au nom de notre amour commun pour une France que vous qualifiez de « douce », nous nous permettons de faire appel à vous.
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A votre arrivée à l’aéroport de Villacoublay, Nicolas Sarkozy, sa main dans la vôtre, vous promet devant tout le pays d’accueillir les Farcs qui « abandonneront les armes, qui se comporteront en respectant la dignité des personnes ». En songeant à une paix future entre les Farcs et la société Colombienne, il s’engage donc à offrir l’impunité à des terroristes toujours en activité, qui continuent de rançonner et de tuer. Au moment où il vous fait cette promesse, il en trahit une autre tenue par la France depuis 1985. Il s’agissait à l’époque d’offrir l’asile aux brigadistes italiens ayant renoncé à toute violence.


En aôut 2007, Marina Petrella, assistante sociale depuis plus de dix ans dans la banlieue parisienne, est arrêtée par la police. A 54 ans, cette femme se laisse aujourd’hui mourir de désespoir dans une cellule de l’unité psychiatrique de Fleury Mérogis. Sa fille Elisa se bat pour elle. En vain….

Le mardi 7 juillet, Nicolas Sarkozy déclare que la France livrera bel et bien Marina Petrella à la justice italienne. Il déclare espérer une grâce hypothétique du président Napolitano, ajoutant la bonne conscience au parjure.

Nous savons à quel point vous êtes passionnée par la justice, la liberté, l’intangibilité de la parole donnée.
Nous vous demandons de faire tout votre possible pour obtenir du président Sarkozy que ces valeurs soient respectées, que Marina Petrella retrouve la liberté qui lui a été retirée.

Nous vous embrassons affectueusement.


La Rédaction de Marie-Claire

AFP

Mardi, la cour d'appel de Versailles a autorisé la remise en liberté de l'ex-brigadiste pour raisons de santé, ce qui lui permet de ne plus être hospitalisée sous surveillance policière.

"La nouvelle lui a fait très plaisir mais elle a peur d'exprimer une joie qu'elle pourrait regretter plus tard", a raconté le mari de Marina Petrella.

Réfugiée en France depuis 1993, l'ex-dirigeante de la "colonne romaine" des Brigades rouges est toujours sous le coup d'un décret d'extradition du gouvernement français à la demande de l'Italie, où elle a été condamnée en 1992 à la perpétuité pour complicité de meurtre d'un commissaire, à Rome en 1981.